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mercredi 22 janvier 2014

Délivrez-moi ! de Jasper Fforde

Thursday Next, détective littéraire et agent des OpSpecs, bénéficie d'un repos bien mérité après être rentrée dans l'intrigue du roman Jane Eyre grâce au portail de la prose et en avoir sauvé l'héroïne. Elle a aussi retrouvé l'homme de ses rêves, Landen, et comme un bonheur n'arrive jamais seul, la voilà enceinte ! Seulement, la corporation Goliath ne l'entend pas de cette oreille, et pour la contraindre à libérer le criminel qu'elle a enfermé dans un poème de Poe, le groupe tout-puissant fait éradiquer son mari de la réalité - il serait mort dans un accident de voiture à l'âge de deux ans !
Seule Thursday se souvient que Landen a un jour existé... Mais maintenant que le portail de la prose a disparu, la jeune femme va devoir subir un entraînement spécial à la jurifiction - la police interne des livres - avant de pouvoir reprendre ses voyages à l'intérieur des chefs-d'oeuvre de la littérature.

Oh my god ! Pourquoi ai-je attendu aussi longtemps pour lire ce tome deux. Il a fallu le Challenge d’Iliade et la consigne de lire un auteur anglais pour que je mette le nez dedans.
Quel plaisir de se retrouver dans l’univers complètement détraqué de Thursday next ! On y voyage dans le temps et dans les livres. On y rencontre des personnages tous plus extravagants les uns que les autres. Les méchants sont ridicules mais vraiment méchants. Les gentils sont tout aussi loufoques. Certaines scènes sont extraordinaires de créativité et d’originalité. Et bien sûr, l’humour est omniprésent.
Je ne souhaite pas en dire plus car dans cette série, tout le plaisir est dans la découverte. Les inventions inattendues de l’auteur sont parties prenantes de son humour et parler des épisodes qui m’ont fait rire serait gâcher le plaisir des autres.

Ma note Livraddict : 17 / 20

Enclave, tome 2 : Salvation d'Ann Aguirre

La vie de Trèfle a bien changé. Dans l’enclave, elle était une chasseuse, forte et combative, indispensable à la survie de la communauté. Pourtant, à Salvation où elle s’est réfugiée avec Del, son partenaire de chasse, elle n’est plus qu’un fardeau. Elle ne sait ni coudre, ni cuisiner. Elle n’aime pas aller à l’école. Et pour ne rien arranger, Del prend ses distances. Mais aux alentours de la petite ville tranquille, le danger rôde toujours. Les Monstres ne sont pas loin. Et ils sont de plus en plus intelligents. Ils observent. Ils attendent. Ils ont un plan. Le combat approche. Bientôt, Trèfle va retrouver une raison de vivre.


Nos quatre compagnons se retrouvent dans un village digne de Walnut Grove si ce n’est qu’il est entouré de murs surveillés par des hommes armés car les monstres rôdent toujours. Après une petite inquiétude (on ne va quand même pas avoir droit au remake de La petite Maison dans la prairie ?), Trèfle se charge de nous rassurer en remettant rapidement son habit de chasseuse. On retrouve une héroïne combattive tant face aux préjugés que face au danger (Elle n’aurait pas un petit côté Laura Ingalls, là ?).
Le récit est captivant et rythmé. Il nous réserve quelques découvertes (pas tant que ça quand même, n’oublions pas qu’il y a un troisième tome) et les événements s’enchaînent rapidement soutenus par la fluidité de l’écriture.
Le seul bémol concerne certaines réactions de Trèfle. Le décalage entre le mode de vie à Salvation et son éducation En-dessous ne m’a pas paru assez marqué. J’aurais attendu un peu plus de rébellion et d’incompréhension de sa part. On se contente d’un peu de frustration et cela ne parait pas cohérent. De même, la découverte du sentiment amoureux ne semble pas tenir compte du fait que Trèfle a grandi dans un monde où la reproduction est un métier, où la notion de couple n’existe pas. 
Malgré cela, on se laisse prendre au jeu car les personnages sont attachants et les relations qu’ils entretiennent sont touchantes. Et d’ailleurs, j’ai déjà téléchargé la suite sur ma liseuse.

Ma note Livraddict : 16 / 20

mercredi 15 janvier 2014

Le Chaos en marche, tome 1 : La Voix du couteau de Patrick Ness

C'est l'année de ses treize ans et, dans un mois, Todd Hewitt va devenir un homme. Il est le dernier garçon de Prentissville. Cette ville de Nouveau Monde est uniquement peuplée d'hommes. Depuis longtemps, toutes les femmes et les enfants en ont disparu. À Nouveau Monde, chacun peut entendre les pensées des autres, qui circulent en un brouhaha incessant, le Bruit. Nul ne peut échapper au Bruit, nulle part, jamais...

Dans le village de Todd Hewitt, ne vivent que des hommes. Les femmes sont mortes, tuées par le virus qui a rendu audibles les pensées… du moins, c’est ce qui est dit. Dès le début du roman, il est évident que rien n’est ce qu’il parait et notre héros va l’apprendre à ses dépends dans une équipée longue et éprouvante qui sera aussi son passage vers l’âge adulte.
Ce roman aurait dû être un coup de cœur : l’univers construit pas Patrick Ness est original et l’histoire, dans sa globalité, ne manque pas d’intérêt.
Malheureusement, j’ai décroché plusieurs fois. Le premier responsable, c’est Todd lui-même. Quel garçon agaçant ! En fait, il se comporte comme une sorte d’archétype de l’ado qui se cherche et il en devient caricatural. En effet, quel jeune adolescent plongé dans des expériences aussi difficiles continuerait à se conduire de manière aussi orgueilleuse et immature ? Pendant plus de la moitié du livre, il ne brille pas par sa curiosité. Il manque même parfois carrément de jugeote. Il sent bien qu’on l’a baratiné pendant toute sa vie mais ne cherche pas vraiment la vérité. Il faudra que Todd se trouve confronté à des situations encore plus dramatiques pour qu’il finisse par évoluer. Il devient au final un garçon beaucoup plus sympathique et semble même avoir gagné en intelligence. D’ailleurs en observant son parcours, j’ai fini par me demander si tout ça n’était pas voulu par l’auteur. Je m’explique : le Todd du début était-il ainsi car abruti par le bruit des autres ? Quoi qu’il en soit, je me suis surprise à souvent lever les yeux au ciel et j’ai parfois dû fournir des efforts pour continuer ma lecture.
Le second obstacle que j’ai rencontré est relatif à l’écriture du livre. Je ne parle pas ici du style un peu particulier de ce récit à la première personne qui donne la parole à Todd. En fait, j’ai beaucoup apprécié cette utilisation de la langue orale, une langue un peu déformée mais très réaliste. Non, ce qui m’a gêné ne concerne qu’un épisode du roman. Ce n’était pas très long mais cela a failli avoir raison de moi. Il s’agit d’un moment ou Todd rencontre d’autres personnes qui s’expriment dans une espèce de patois qui est parfaitement illisible. J’ai trouvé cela très désagréable, inutile voire illogique.
Malgré ces quelques points négatifs, La Voix du couteau reste un roman jeunesse de bonne qualité, rythmé par des moments d’une grande intensité et par des scènes qui sont des bijoux de sensibilité. De plus, je salue la volonté de l’auteur de ne pas tomber dans le manichéisme : pas de personnages lisses, les décisions difficiles, des erreurs lourdes de conséquences, des mensonges qui n’en sont pas toujours… l’histoire proposée est âpre et juste.

Mention spéciale à Manchee, le meilleur chien du monde et l’un des « personnages » les plus attachants de l’histoire.

Ma note Livraddict : 15 / 20

Cette lecture rapporte un point à mon équipe dans le Cluedo littéraire d'Iliade et compte dans le Baby Challenge Livraddict SF.


dimanche 12 janvier 2014

Le Treizième Conte de Diane Setterfield


Vida Winter, auteur de best-sellers vivant à l'écart du monde, s'est inventé plusieurs vies à travers des histoires toutes plus étranges les unes que les autres et toutes sorties de son imagination. Aujourd'hui, âgée et malade, elle souhaite enfin lever le voile sur l'extraordinaire existence qui fut la sienne. Sa lettre à Margaret Lea est une injonction : elle l'invite à un voyage dans son passé, à la découverte de ses secrets. Margaret succombe à la séduction de Vida mais, en tant que biographe, elle doit traiter des faits, non de l'imaginaire. Et elle ne croit pas au récit de Vida. Dès lors, les deux femmes vont confronter les fantômes qui hantent leur histoire pour enfin cerner leur propre vérité...


Tout était fait pour me plaire dans ce roman. Tout d’abord, l’atmosphère tissée de secrets et enrichie par des références à la littérature anglaise du XIXe siècle devient rapidement captivante. Sa construction également, alternant le présent de Margaret et le passé de Vida Winter, entretient l’ambiance mystérieuse.
Vida raconte son histoire en suivant une chronologie particulière. Elle démarre avant sa naissance mais fait progresser son récit telle la maîtresse des lieux et du temps, n’éclairant que ce qu’elle juge nécessaire. Cela donne l’impression de traverser un large couloir très sombre équipé d’une lampe de poche. C’est passionnant car on a bien conscience de ne pas avoir toutes les clés mais on passe devant de nombreuses portes sans même les deviner.
Margaret, quant à elle, recueille l’histoire de Vida et tente de combler les vides en menant une enquête parallèle. Cet aspect du « présent » ajoute à l’intérêt, apporte quelques réponses mais aussi de nombreuses questions. En revanche, je n’en dirai pas autant des moments où le roman s’attache davantage au personnage de Margaret, à ses blessures personnelles et à ses rêves. Le contraste est tellement fort avec la vie de Vida, que j’ai trouvé cela bien fade.
Je n’ai pas réussi à m’intéresser à ses états d’âme et je n’avais qu’une hâte, retourner à Angelfield et à ses énigmes.

Toutefois, je ne pense pas avoir apprécié ce roman autant que je l’aurais pu, occupée que j’étais à repérer les points communs avec d’autres écrits similaires. J’ai marqué beaucoup d’arrêts pour me remémorer les livres de Kate Morton, notamment Le jardin secret et Les Heures lointaines. Les thèmes, les personnages, la structure même du livre se rejoignent de manière frappante : les fautes du père et leurs conséquences, la relation mère-fille, la gémellité, la place de l’écriture et de la lecture, l’importance donnée aux jardins, l’alternance passé-présent… J’ai passé du temps à m’interroger sur le lien entre Diane Setterfield et Kate Morton dont les écrits sont ultérieurs.

Le treizième conte est donc une histoire incarnée par des personnages aux relations complexes et une association mystères et secrets de famille qui fonctionne à tous les coups… en tout cas, pour moi.

Ma note Livraddict : 16 / 20


Cette lecture rapporte un point à mon équipe dans le Cluedo littéraire d'Iliade.



jeudi 9 janvier 2014

Top Ten Tuesday n°2

Le Top Ten Tuesday (TTT quand on se connaîtra mieux) est un rendez-vous hebdomadaire dans lequel on liste notre top 10 selon le thème littéraire défini. 

Ce rendez-vous a initialement été créé par The Broke and the Bookis  et repris en français  sur le blog de Iani.

Pas très inspirée par les thèmes précédents, je ne joue pas vraiment le jeu du top hebdomadaire mais tant pis.


Mon Top #2
Le Top Ten des livres lus en 2013

Un top entièrement basé sur le plaisir que j’ai eu à lire ces romans.


1. Les Heures lointaines et Le Jardin des secrets de Kate Morton



2. Rebecca Kean, tome 4 : Ancestral de Cassandra O’donnell
  


3. Amours et autre enchantements de Sarah Addison Allen



4. Animae (toute la série) de Roxanne Dambre



5. Le Chuchoteur de Donato Carrisi



6. La Cité des ténèbres, tome 2 : L’Epée mortelle de Cassandra Clare



7. Lucky Harbor, tome 1 : Irrésistible de Jill Shalvis



8. Amnesia de Jennifer Rush



9. La 5e vague de Rick Yancey




10. Les Chroniques de Virgin River, tome 2 : Refuge de Robyn Carr

jeudi 2 janvier 2014

Nouvel arrivage

Une petite commande de livres supplémentaire pas du tout raisonnable mais, après tout, je n'ai pris aucune bonne résolution.



Il y a deux auteurs anglais que je vais pouvoir lire pour le challenge Cluedo littéraire.

Cluedo littéraire, 1er tour

Voici le premier défi :

Katniss dans un magasin avec le retourneur de temps

Et les consignes qui vont avec :

Katniss : Lire un livre d'un auteur anglais
Dans un magasin : Lire un livre en rapport avec une saison (dans le titre ou dans l'intrigue)
Avec le retourneur de temps : Lire un livre de genre drame

Enclave, tome 1 d'Ann Aguirre

La guerre. Les épidémies. En un mot : l’apocalypse. La surface de la terre est devenue inhabitable. Les rares survivants se sont réfugiés dans le monde d’En-Dessous, à l’abri d’enclaves souterraines reliées par des tunnels.
Trèfle a toujours connu la loi de l’enclave. Elle y a toujours obéi sans discuter. Elle est devenue Chasseuse. Le rêve de sa vie. Avec Del, son coéquipier, elle se voit investie d’une nouvelle mission : protéger l’enclave de la menace constante des Monstres anthropophages qui errent En-Dessous. Après le massacre d’une enclave voisine, Trèfle fait une découverte qui lui glace le sang : les Monstres sont devenus intelligents.
Pourtant, les Anciens ignorent ses avertissements.


D’abord un petit point qui me turlupine depuis un moment. Enclave est un roman que l’on a souvent qualifié de dystopie. Je le classerais plutôt en science-fiction « post apocalyptique ». En effet, le texte est davantage axé sur l’action et la description de la survie des personnages que sur une réflexion sociétale ou politique.
Ceci étant dit entrons dans le vif du sujet : j’ai mis moins de deux jours pour lire ce livre. Une fois démarré, impossible de le lâcher. J’ai été captivée, que dis-je capturée par cette histoire.
J’ai d’abord été conquise par l’héroïne. J’avoue avoir un (gros) faible pour les nanas qui déchirent et Trèfle est une fille courageuse, droite, douée pour le combat et attachante. Quant à Del, il dégage un charme certain pour toute personne sensible aux sombres héros secrets mais sur qui on peut compter (bon d’accord, ça en jette surtout dans les romans).
Le deuxième point qui m’a piégée, c’est l’univers construit sur les ruines de notre civilisation. Il est sombre, dangereux et oppressant : vraiment j’y étais. Toutefois, cela ne m’a pas empêchée de m’amuser à identifier certains lieux ou objets décrits à travers ce qu’en  percevait Trèfle.
Un troisième point et non des moindres m’a fait apprécier ce bouquin, c’est son rythme : je ne me suis pas ennuyée une seule seconde. Les combats, les interactions entre les personnages, la quête pour survivre portent le lecteur  et  (une fois n’est pas coutume) je n’ai même pas râlé devant le nombre de questions laissées en suspens.
J’entame donc le deuxième tome dans la foulée en souhaitant qu’il soit aussi addictif que le premier et qu’il apporte quelques précisions sur les causes de la catastrophe et sur les monstres.

Ma note Livraddict : 18 / 20

Cluedo littéraire

Allez! Un dernier petit challenge. Je n'ai pas pu résister, le principe étant bien trop alléchant. Voici ici les explications de Iliade, son auteur.

mercredi 1 janvier 2014

L’Épreuve, tome 1 : Le Labyrinthe de James Dashner

Thomas, dont la mémoire a été effacée, se réveille un jour dans un nouveau monde où vivent une cinquantaine d'enfants. Il s'agit d'une ferme située au centre d'un labyrinthe peuplé de monstres d'acier terrifiants. Les ados n'ont aucun souvenir de leur vie passée et ne comprennent pas ce qu'ils font là. Ils n'ont qu'un seul désir, trouver la sortie. Pour ce faire, les "coureurs" parcourent chaque jour le labyrinthe pour en dresser les plans.


Voici un billet bien difficile à écrire : il va me falloir paire part de mes quelques déceptions tout en laissant apparaître à quel point cette lecture fut sympathique. 
Ce roman démarre par une situation tout aussi intrigante que l'univers dans lequel elle prend place : Thomas se réveille amnésique dans un monte-charge qui le mène dans une ferme entourée d'un labyrinthe qui n'a pas encore livré ses secrets. Notre héros se pose des tonnes de questions et trouve que les réponses viennent trop lentement. Eh bien! en termes d'identification au personnage, c'est une réussite car moi aussi je trouvais que cela n'allait pas assez vite au départ. Je ne dis pas que je n'ai pas apprécié ma lecture, loin de là. C'est juste qu'une fois la situation de posée, j'ai trouvé qu'elle mettait un peu de temps à évoluer. Bon! là, on pourrait me dire que je chipote étant donné la vitesse à laquelle se lit ce livre, d'autant plus que l'intérêt reste soutenu par des personnages que la situation de huis-clos met  en valeur. Alors j'arrête les critiques négatives (enfin si, il y en aura encore une petite juste après) : cette histoire se révèle en fait une agréable découverte marquée par des rebondissements, des révélations, de l'action et de l'émotion. On s'interroge, on s'inquiète pour les personnages et on tourne les pages très rapidement.
Reste un point négatif, le livre se termine sans avoir répondu complètement à la principale question : quel était le but de tout ça ? Le mystère n'est pas totalement levé car... il y a un tome 2 et même un 3. Je n'ai absolument rien contre les séries ni contre les romans coupés en plusieurs tomes mais, dans ce cas, je n'apprécie guère d'avoir l'impression qu'on en a gardé "sous le coude" pour la suite. Toutefois, je fais partie des chanceux qui ont lu ce volume tardivement et qui vont pouvoir lire le suivant très rapidement. Car, oui, j'en reviens à mon premier propos  : j'ai aimé ce livre et, bien sûr, je vais continuer l'aventure avec La Terre brûlée.

Ma note Livraddict : 16 / 20