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mercredi 24 septembre 2014

Bone season, tome 1 : Saison d'os de Samantha Shannon

« J’aime à croire que nous étions initialement plus nombreux. Pas des milliards, mais plus qu’aujourd’hui. Nous sommes la minorité que l’humanité refuse d’accepter. Nous ressemblons à tout le monde. Parfois, nous nous comportons comme tout le monde. Nous sommes partout, dans chaque rue. Nous vivons d’une façon que vous pourriez juger normale, à condition de ne pas y regarder de trop près.
Nous ne savons pas tous ce que nous sommes. Certains d’entre nous meurent sans jamais l’apprendre. D’autres le découvrent, et ne se font jamais attraper. Mais nous sommes là. Croyez-moi… »

Londres, 2059. Paige Mahoney travaille pour une organisation criminelle souterraine. Son job : glaner des informations en s’insinuant dans le cerveau des gens – illégalement. Car Paige est une clairvoyante, « une anormale », et elle n’est pas la seule. Mais selon les règles de Scion, son existence même est déjà une trahison…

Quand un roman croise plusieurs fois ma route au cours de mes déambulations bloguestes, j’ai tendance à y voir le signe qu’il est temps de m’y intéresser. C’est ce qui s’est produit avec Bone season. J’ai tout d’abord été séduite par le thème : des pouvoirs paranormaux dans un Londres du futur, voilà qui avait de quoi me convaincre. J’ai donc craqué et je me suis donc procuré ce livre qui n’existait qu’en version brochée grand format, ce qui est quand même bien plus douloureux pour le porte-monnaie que les poches ou les versions numériques. Eh bien, je n’ai aucun regret. Cela en valait la peine : Bone season a été un véritable plaisir de lecture.
Premier point positif, le mélange des genres. En effet, l’auteur emprunte aussi bien à la science-fiction – il s’agit ici d’une uchronie mêlée de dystopie- qu’au fantastique. Le mélange est savoureux et donne naissance à un univers riche que l’on a plaisir à découvrir.
Deuxième point positif : la narration. L’écriture est fluide et la construction faite de va-et-vient entre le présent et le passé de l’héroïne soutient la curiosité et l’intérêt du lecteur.
J’ai également aimé, bien plus que les personnages eux-mêmes, les relations qu’ils entretiennent. Les sentiments sont présents tout en finesse et pudeur.
Enfin, cela peut paraître anecdotique mais j’ai réellement apprécié d’avoir affaire à un pavé. En fait, quand je me sens bien dans un livre, j’ai une réaction boulimique qui précipite la fin de l’aventure. Ici, le nombre de pages (560) permet de prolonger un peu le plaisir.
En conclusion, Bone season est un excellent roman dont j’attends la suite avec impatience.

Ma note Livraddict : 17 / 20 

mercredi 25 juin 2014

Moonlight Mile de Dennis Lehane

Patrick Kenzie et Angela Gennaro sont devenus des Américains moyens. Ils se sont mariés, ont une petite fille de quatre ans, Gabriella, et les problèmes quotidiens de tous les couples, entre autres des fins de mois difficiles. Patrick est l’employé précaire d’une grosse société de surveillance qui ne l’embauche pas définitivement car il n’est pas assez « lisse » pour son patron.
Il est toujours consumé par la colère face aux injustices. C’est peut-être cela, ainsi qu’un sentiment de compassion, qui le pousse à accéder à la demande de Beatrice, la tante d’Amanda McCready. La famille McCready, Patrick aurait bien voulu l’oublier à jamais. Douze ans plus tôt, Angie et lui avaient enquêté sur la disparition de la petite Amanda et avaient découvert que le kidnappeur n’était autre que son oncle qui voulait soustraire l’enfant à l’influence catastrophique de sa mère.
Or, selon Beatrice, Amanda a de nouveau disparu.C’est comme si le cours du temps s’était inversé pour Patrick et Angie. Les voilà de nouveau à la recherche d’Amanda. Elle a aujourd’hui 16 ans, elle fait de brillantes études, n’a apparemment pas d’amis aux dires de ses professeurs, sauf une certaine Sophie, adolescente elle-même très perturbée.Malgré ses mauvais pressentiments, Patrick ne se doute pas que son enquête l’amènera à croiser autant de gens en détresse, autant de sociopathes, sans parler de mafieux russes lancés sur la piste d’une croix à la valeur inestimable…

Quel plaisir de retrouver Patrick Kenzie et Angie Gennaro !
Ici, l’intrigue est plutôt classique. Elle est surtout prétexte à remettre en selle nos deux protagonistes pour ce qui semble être un épilogue à leurs aventures. Finalement, l’intérêt tient davantage dans la galerie de personnages et dans leurs relations. Il y a bien-sûr notre couple (pour ceux qui n’ont pas vraiment tout suivi, oui, ils sont enfin mariés) et leur petite fille dont l’héritage génétique présage d’un caractère bien trempé. On retrouve aussi l’incontournable et loyal Bubba qui donnerait encore père et mère pour Angie et, donc, forcément pour son enfant. Les autres personnages ne sont pas en reste : une adolescente atypique, sa mère toujours aussi indigne, des mafieux russes qui trouveraient facilement leur place dans Snatch, un travailleur social plutôt veule…
L’histoire est racontée à la première personne par Patrick, ce qui nous permet de profiter de ses réflexions parfois graves parfois drôles, petites lueurs dans un univers glauque. Certains dialogues sont délectables, en particulier les échanges entre Kenzie et l’un des gangsters.
Alors,  ce roman n’est certainement pas la plus grande réussite de Dennis Lehane mais si vous avez suivi cette série, ne boudez pas le plaisir de côtoyer de nouveau l’humour et le caractère affirmé de nos deux héros.

Note supplémentaire : cette couverture est vraiment hideuse ; je suppose qu’on a voulu illustrer le titre et évoquer le petit chaperon rouge mais le rendu est moche et l’ambiance ne va pas du tout avec le roman (et selon moi, pas non plus avec la chanson des Stones).

Ma note Livraddict : 16 / 20

samedi 21 juin 2014

Le Tribunal des âmes de Donato Carrisi

Les crimes commencent par des aveux.
Rome. Sa dolce vita, son Capitole, ses foules de pèlerins, ses hordes de touristes. Sa pluie battante, ses sombres ruelles, ses labyrinthes souterrains et ses meurtriers insaisissables.
Marcus est un homme sans passé. Sa spécialité : analyser les scènes de crime pour déceler le mal partout où il se terre. Il y a un an, il a été grièvement blessé et a perdu la mémoire. Aujourd’hui, il est le seul à pouvoir élucider la disparition d’une jeune étudiante kidnappée
Sandra est enquêtrice photo pour la police scientifi que. Elle aussi recueille les indices sur les lieux où la vie a dérapé. Il y a un an, son mari est tombé du haut d’un immeuble désaffecté. Elle n’a jamais tout à fait cru à un accident.
Leurs routes se croisent dans une église, devant un tableau du Caravage. Elles les mèneront à choisir entre la vengeance et le pardon, dans une ville qui bruisse encore de mille ans de crimes chuchotés au coeur du Vatican. À la frontière de la lumière et des ténèbres.

C’est mon troisième roman de cet auteur et je n’ai qu’une chose à dire : j’aime les bouquins de Donato Carrisi. Pourtant, je n’ai pas lu que des critiques positives. J’ai donc décidé d’aller y voir de plus près. Alors ? Que reproche-t-on à cet auteur et en particulier au Tribunal des âmes ?
Tout d’abord, parmi ses détracteurs, il y a ceux qui n’ont rien compris. La multiplicité des intrigues les a perdus. C’est vrai que dans ce cas, il est difficile d’apprécier sa lecture. Toutefois, je trouve dommage de descendre un livre parce qu’il ne nous est pas accessible. Autant laisser à ceux qui ont réussi à suivre le soin d’en parler positivement… ou négativement (ce qui ne sera pas mon cas, vous l’avez compris).
D’autres lui reprochent des longueurs. Du coup, je retourne au livre et, j’ai beau feuilleter dans un sens, dans l’autre, me disant que j’avais dû sauter des passages, je ne trouve pas trace de ces fameuses longueurs. Et pourtant, je ne suis pas d’un naturel patient avec les auteurs qui croient encore être payés à la page.
J’ai aussi lu des commentaires concernant le manque de surprise. Alors, oui, évidemment, si, comme moi vous avez lu de nombreux romans policiers et si votre jeu préféré est d’essayer de résoudre le mystère avant la fin, il y a des chances pour que dans la multitude de solutions que vous avez envisagées, se trouve la bonne. Toutefois, ne soyons pas de mauvaise fois, vous ne pourriez pas certifier à la fin du livre que vous aviez tout deviné depuis le milieu. En effet, quand on commence à connaître l’auteur, on sait que tous les éléments de la solution sont présents dans le roman. Pour autant, le doute reste présent.
Enfin, j’ai beaucoup lu de critiques concernant les invraisemblances, les raccourcis pris par l’auteur pour emboiter les pièces du puzzle. Je ne peux vraiment pas dire le contraire mais à l’inverse de ceux qui n’ont pas aimé, j’adore ça. Oui, je trouve extrêmement jubilatoire de voir les éléments coïncider comme par un phénomène de huis-clos des personnages et des événements. Comme je le disais plus haut, on a très vite un certain nombre d’éléments, il y a un nombre fini de personnages et l’enjeu est dans la manière dont ils sont reliés.
Voilà, je pense avoir fait le tour des reproches et, finalement, ils ne sont pas vraiment significatifs. Je ne regrette pas d’être passée outre et d’avoir lu ce roman. Ce fut un vrai plaisir et donc, je persiste et signe : j’aime les bouquins de Donato Carrisi.

Ma note Livraddict : 18 / 20

samedi 14 juin 2014

Cluedo Littéraire, 5e tour

Propositions et consignes de lecture:

Sherlock Holmes à Poudlard avec son arc et ses flèches

Les consignes sont les suivantes:

- Lire un livre sur le thème: "histoire de famille"
- Lire un livre policier/thriller
- Lire un livre d'un auteur américain.


Filles de Lune, tome 1 : Naïla de Brume d'Elisabeth Tremblay

D'après une légende qui remonte à des temps immémoriaux, régnera sur la Terre des Anciens celui ou celle qui parviendra à retrouver les trônes mythiques de Darius le Sage et de son ennemi juré, le sorcier Ulphydius. Depuis plus de sept siècles, les aspirants au pouvoir sont nombreux et s'affrontent sans relâche. Toutefois, seule une Fille de Lune de la lignée maudite pourrait redresser les torts causés par ses aïeules, responsables de ces luttes sans merci que se livrent des peuples autrefois pacifiques. Mais les descendantes de cette lignée sont toutes disparues. Du moins, semble-t-il...

À vingt-cinq ans, la vie de Naïla bascule. Sous le choc de son double deuil, elle accepte d'aider sa tante à rénover la maison familiale. Voilà donc la jeune femme de retour dans ce petit village en bordure du fleuve St-Laurent, où les innombrables souvenirs de vacances devraient lui apporter du réconfort.

Mais une trouvaille faite dans le grenier de la maison ancestrale empêchera Naïla d'y trouver la quiétude tant espérée. Les découvertes troublantes se succèdent, remettant en questions non seulement ses origines, mais aussi ses croyances et ses convictions...

Naïla de Brume est le premier tome d’une série fantasy plutôt intéressante.
Premier point positif, une héroïne. Je m’explique : souvent les romans de fantasy suivent soit des héros très « testostèronéisés », soit de jeunes garçons en pleine quête initiatique. Moi, j’apprécie de pouvoir m’identifier au personnage principal et je trouve cela plus facile s’il s’agit d’une femme.
Deuxième point positif : le point de départ dans le monde réel. Je suis très attirée par les histoires qui concernent des individus issus de notre société qui se trouvent plongés dans un monde fantastique, comme dans La Tapisserie de Fionavar.
Troisième point positif : l’imagination de l’auteur. L’univers construit est foisonnant. Il se révèle par petites touches et garde une part de mystère bienvenue puisque d’autres tomes nous attendent. Pour autant, pas de rétention d’information abusive comme dans d’autres romans. Ici, on en a bien assez pour plusieurs épisodes.
Mon seul regret est que Naïla n’ait pas plus de moyens pour se défendre dans ce premier tome. Elle est donc ballotée par les événements et très dépendante des autres personnages pour sa survie. J’espère que cela  évoluera car il est frustrant de la voir subir certaines situations.

Ma note Livraddict : 16 / 20

jeudi 29 mai 2014

Les Joyaux noirs, tome 1 : Fille du sang d'Anne Bishop

Il y a sept cents ans, une Veuve Noire a vu une prophétie prendre vie dans sa toile de songes. Désormais, le Sombre Royaume se prépare à l’arrivée de sa Reine, la sorcière qui détiendra un pouvoir plus grand que celui du Sire d’Enfer lui-même. Mais, celle-ci est encore jeune, influençable et vulnérable face à ceux qui voudraient la pervertir. Or, quiconque la tient sous sa coupe contrôle la Ténèbre. Trois hommes, des ennemis jurés, le savent. Et ils connaissent la puissance que recèlent les yeux bleus de cette enfant innocente.

Ainsi commence un impitoyable jeu d’intrigues, de magie et de trahisons, dans lequel la haine et l’amour sont les armes… et dont le trophée est bien plus redoutable que tous l’imaginent.

Anne Bishop est une conteuse incroyable. Elle nous happe dans l’univers qu’elle a construit, nous fait aimer ou détester ses personnages et tout cela avec beaucoup d’élégance. Pourtant, c’était loin d’être gagné avec moi car certaines scènes sont réellement sordides, glauques, cruelles voire insoutenables. En général cela suffit à me faire refermer un livre mais c’est là qu’intervient le talent de l’auteur. Sa narration m’a emportée, m’empêchant de poser ma liseuse avant des heures fort tardives. Elle a joué avec mes émotions, les faisant alterner : curiosité, dégoût, attachement, horreur, joie, inquiétude, satisfaction, tristesse, amusement… Ce premier tome est vraiment intense et, comme dans le cas de Meg Corbyn (coup de cœur), je ne l’ai pas trouvé trop long ou trop complexe. Non, tout est à sa place et chaque élément participe à envoûtement.
 Les Joyaux noirs s’annonce donc comme une trilogie riche et passionnante dont je lirai la suite très rapidement.

Ma note Livraddict : 19 / 20


dimanche 18 mai 2014

Meg Corbyn, tome 1 : lettres écarlates d'Anne Bishop

Meg Corbyn est une cassandra sangue, une prophétesse du sang, capable de prédire l’avenir lorsqu’elle s’incise la peau. Une malédiction qui lui a valu d’être traitée comme de la viande par des hommes sans scrupules prêts à la taillader pour s’enrichir. Mais aussi un don qui lui a permis de s’échapper et va la pousser à chercher refuge chez les Autres. Là où les lois humaines ne s’appliquent pas. Même si elle sait, grâce à cette vision, que Simon Wolfgard causera également sa perte. Car si le chef des loups est d’abord intrigué par cette humaine intrépide, peu de choses la séparent d’une simple proie à ses yeux…


Je pourrais n’écrire ici qu’une phrase : Meg Corbyn est un véritable plaisir de lecture.
Toutefois, il va probablement falloir que je me montre plus convaincante car les romans d’Urban fantasy ne manquent pas.
Tout d’abord parlons de l’univers développé par l’auteur. Cet aspect met en relief une facette du talent d’Anne Bishop qui, sans nous faire perdre tous nos repères, parvient à mettre en place un monde original et intriguant. Je n’en dirai pas plus car l’un des points forts de cette lecture est la délectation avec laquelle nous découvrons chaque particularité de cet univers. Et là, autre force de ce livre, la narration nous oblige à prendre notre temps pour faire connaissance tant avec l’environnement qu’avec les personnages et ce, sans aucun ennui. Si, si ! Je vous assure que le fait d’avancer doucement n’a ici rien de barbant. En effet, il ne s’agit pas de longues descriptions à n’en plus finir qui nous font tomber le livre des mains (ou la liseuse, mais c’est nettement plus embêtant). C’est plutôt une manière de nous permettre de nous glisser dans l’histoire et une invitation à apprécier  de voir se construire les relations entre les protagonistes.
Les personnages, justement sont, eux aussi, particulièrement réussis. Pas de grand ténébreux en chemise moulante, ni de guerrière indomptable (sauf par le ténébreux cité précédemment). Même si on a un loup alpha, on est loin des standards de la bit lit. L’héroïne est particulièrement attachante dans sa naïveté, trait de caractère dû essentiellement à son ignorance de la vie quotidienne et qui cache une grande force intérieure. Autour d’elle, gravitent toutes sortes de créatures inquiétantes mais qu’elle apprivoise peu à peu. Ainsi les liens se tissent, faits de loyauté et d’amitié. Il n’y a donc pas ici d’histoire d’amour torride mais les sentiments sont tout aussi forts.
Passons à présent à l’intrigue qui n’est pas en reste. Les événements se succèdent à un rythme qui, s’il n’est pas effréné, est parfaitement adapté. Pour ma part, j’ai été tenue en haleine du début à la fin. En fait, plus que le rythme, c’est la puissance des scènes racontées qui nous emporte. Il faut même parfois avoir le cœur bien accroché.
Ainsi, Ce premier tome annonce une série d’une grande richesse dont j’ai vraiment hâte de lire la suite.

Ma note Livraddict : 19 / 20

Cette lecture rapporte 1 point dans le 4e tour du Cluedo littéraire.